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11 février 2020 Pratique professionnelle

Pour rétablir le climat de confiance!

Effectivement, avec la multiplication des « titres » dans l’industrie financière, une chatte en perdrait ses chats… Avec toutes ces annotations, non seulement sommes-nous les plus imposés et taxés en Amérique du Nord, mais je me permets d’affirmer sans le moindre doute que nous, les CF (conseillers financiers), remportons assurément la palme des professionnels les plus « titrés »!

Mais, à l’approche des Fêtes, détendons-nous un moment. Vous êtes chez un client; pendant que vous le conseillez au mieux de vos connaissances et de votre expertise – ce qui serait le plus approprié pour sa situation –, « dring, dring, dring ». Sa conjointe tente de le joindre sur son cellulaire. Imaginez la scène. « Je m’excuse, chérie, mais j’peux pas t’parler, j’suis avec mon… Représentant de courtier en épargne collective rattaché à la firme machin chose »… Vous avez pigé l’ironie de ma démonstration?

Dans les faits, la très grande majorité de nos clients nous appellent leur « conseiller financier ». Pas leur représentant en plan et bourse d’études, pas leur conseiller en sécurité financière, ni leur représentant en épargne collective.

Depuis la nuit des temps existent les métiers et professions de comptables, de médecins, de pompiers, d’avocats, d’éboueurs, de prostitués, etc. Appelons un chat un chat et un chien un chien. Nous sommes des « conseillers financiers ».

OK, j’ai oublié… Permettez-moi de me reprendre. Je voulais plutôt dire des « conseillers en finances personnelles ». Car vous savez, ça paraît mieux. C’est ce que j’ai vu tout récemment sur la carte d’affaires d’un représentant d’une grande institution financière. Il était tout fier de me dire qu’il était CFP (conseiller en finances personnelles) et GP (gestionnaire de patrimoine). C’est à ce moment que je lui ai demandé, avec scepticisme, sa carte d’affaires, prouvant ce formidable état de fait. Et à ma grande stupéfaction, il y était vraiment écrit CFP&GP!

Pourtant, j’ai toujours pensé, ou plutôt naïvement présumé, que nous devions absolument suivre des directives similaires et prescrites par nos autorités et que les titres « CFP ou GP » étaient interdits!

Mais non. Je faisais fausse route durant toutes ces années. Mais j’ai découvert depuis peu qu’il y a deux types de réglementation : une très claire et limpide et une autre des plus complexes et nébuleuses.

Mais que voulez-vous, pourquoi faire ça simple quand on peut rendre ça compliqué? Compliqué surtout pour les clients des conseillers indépendants et autonomes. Car il est pourtant tellement plus simple de faire affaire avec un « conseiller en services financiers » ou un « gestionnaire de patrimoine » et, de surcroît, employé par une belle, grande et solide institution financière. Pourquoi se casser la tête, gardons ça simple…

Une carte photo pour les conseillers?

Je vous avais promis des avenues de solution réaliste et concrète, en voici une première : l’AMF possède depuis peu un registre Internet des entreprises, cabinets et conseillers autorisés à exercer. Et soyons honnête (à part quelques ratés du début), celui-ci est très bien fait. Or, une chose toute simple que l’AMF pourrait faire, en continuité avec son registre, serait de délivrer un permis d’exercice, mais affiché sur une carte plastifiée avec photo, tout comme notre permis de conduire ou de notre carte de la RAMQ. À l’instar de celles-ci, on y retrouverait une date d’expiration, qui se terminerait avec la période de deux ans de formation continue UFC. Le logo de l’AMF y serait bien en vue, ce qui lui donnerait une certaine visibilité, ainsi que toutes nos différentes disciplines. Notre numéro de permis y serait également indiqué. Il serait alors facile pour un client de le noter et de faire une vérification ensuite auprès de l’Autorité. Je crois qu’au prix que l’on paye nos permis et droits d’exercice, ce serait la moindre des choses d’obtenir cette confirmation de pratique professionnelle en retour.

Et dernier point pour clore le sujet de l’identification du conseiller. Il serait grandement temps que l’AMF « investigue » les pages « Jones »… Bien sûr, je parle des pages jaunes, là où Earl Jones s’était annoncé comme conseiller. Ceci pourrait se faire grâce à l’Internet, en un clin d’œil. Comment? Il faudrait simplement que le numéro de permis soit bien en vue à côté de l’annonce ou de la publicité du cabinet ou du conseiller. Tout comme on retrouve quelquefois le numéro de permis en construction d’un entrepreneur. Cela devrait être obligatoire. Vu que les pages jaunes doivent être renouvelées tous les ans, une certaine mise à jour pourrait s’effectuer automatiquement. Ensuite, l’AMF aurait juste (avec l’aide du numéro affiché) à faire une vérification et une comparaison avec sa base de données. Et voilà. Il n’y aurait plus d’ambigüité et le consommateur serait ainsi en mesure de distinguer le vrai conseiller du faux. Cette mesure pourrait aider à rétablir un certain climat de confiance. Avec de la bonne volonté de la part de l’Autorité, ces deux idées toutes simples pourraient être mises en application en moins d’un an.

En terminant, je tiens grandement à vous remercier pour votre participation et vos encouragements nombreux. J’ai reçu plusieurs commentaires et réactions à la suite de la parution de mon premier billet. Commentaires en majorité très positifs, mais aussi (et je m’y attendais) un tant soit peu acerbes et négatifs à l’occasion. C’est ça la beauté de la libre expression dont nous jouissons.

Malheureusement, selon ces derniers, mes propos auraient manqué de hargne et de poigne, surtout à l’endroit de l’AMF. Pourtant (après vérification diligente), nul d’entre eux n’ose affirmer et signer ses propos. Il est tellement plus facile de critiquer lorsqu’on reste dans l’ombre ou loin des projecteurs. Mais pour cette minorité, je tiens à vous dire : libre à vous de me lire! Vous pouvez aussi réagir à mes billets et y ajouter votre grain de sel. Mais au risque de me répéter : si vous fantasmez à l’idée que je devienne votre sauveur et que vous nourrissez cet espoir ultime que je combatte le « gros méchant loup » que serait selon vous l’AMF, sachez que je ne veux aucunement partir en cavale contre celle-ci, loin de moi cette intention. Même chose à l’endroit de la CSF. Elle a sa mission et sa raison d’être. Aussi très loin de mon intention de m’élever contre la banque ou la compagnie d’assurance XYZ. Elles sont avant tout nos partenaires que vous le vouliez ou non. Nous avons plutôt intérêt à travailler en équipe avec ces dernières, tout en se faisant respecter bien entendu.

Toutefois, tout comme vous, j’apprécierais que ces organismes nous accordent à l’occasion un minimum de considération. Que le vent tourne enfin et que nous puissions ensemble faire avancer les choses positivement, de façon constructive.

Oh, je vous entends déjà dire : « Méchant idéaliste, ce type. Il rêve en couleur en pensant qu’on peut travailler main dans la main avec ces mêmes entités qui nous gouvernent, nous régissent, enquêtent sur nous et, finalement, nous sanctionnent ». Ne vous en faites pas, on me l’a déjà servie.

Mais le climat de confiance est actuellement totalement éventé auprès de la population québécoise. Et c’est principalement ça qui est préoccupant et qui devrait tous nous interpeller.

Sur ce, chers collègues conseillers, bonne continuité et bon succès à vous!

Léon Lemoine, AVA, Pl.Fin                                 
Représentant en épargne collective
Rattaché à Services en placements PEAK inc.

Conseiller en sécurité financière
Représentant autonome
llemoine@peakgroup.com
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